Innovation Il apporte l’eau en localisé sur ses semis de betteraves
Quand les betteraves sont semées mais que la pluie ne vient pas, un agriculteur trouve une solution pour le moins innovante.
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« Aujourd’hui, on localise l’azote, on localise tout. Pourquoi ne pas localiser l’eau aussi ? » s’est interrogé Thierry Cavenne, agriculteur à Thenelles (Aisne) devant son semis de betteraves pénalisé par le manque de pluie ce début d’avril 2020. Alors il conçoit dans l’urgence un outil pour apporter de l’eau au plus près de la ligne de semis de betteraves. « J’avais déjà la cuve et la pompe. Il me restait plus qu’à fabriquer une rampe », explique Thierry Cavenne. Il s’est alors dirigé vers la société T.P. Services située à Essigny-le-Grand, non loin de sa ferme qui a fabriqué la rampe en deux jours.
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Le ravitaillement
« Il ne restait plus qu’à trouver les roues adéquates pour la cuve » et le tour était joué. Un dernier problème survint : le ravitaillement en eau. Les autres cuves dont l’agriculteur disposait étant trop petites, il a choisi de faire appel à une ETA disposant d’une tonne à lisier suffisamment grande.
Fort de ses 6 mètres de largeur et roulant à 4 km/h, l’ensemble arrose entre 12 à 14 hectares par jour. L’agriculteur a pu ainsi intervenir sur 60 hectares en cinq jours et épandre 12 millimètres d’eau sur les lignes de semis.
La rentabilité de l’opérationIrrigation
dans le 02 chez Thierry
12 mm sur le rang.
Bravo
En espérant ne pas avoir à manufacturer ce matériel et l’utiliser souvent
— Bruno (@BruCardot)
Attention, selon Thierry Cavenne, ce type d’irrigation n’est pas possible en terres trop fortes où les graines seraient présentes en superficie. En effet, le jet d’eau est doté d’une certaine force et risquerait de les déplacer.
Mais avec la baisse du prix de la betterave, l’opération est-elle vraiment rentable ? L’agriculteur prend la question dans l’autre sens. « Ce n’est pas rentable de faire des betteraves à 70 tonnes par hectare. J’investis pour que la betterave reste rentable. »
Selon l’agriculteur, mise à part la prestation de ravitaillement d’eau faite par une entreprise de travaux agricoles, l’opération ne lui revient pas trop cher. De plus, ce matériel déjà construit pourra servir aussi en cas de croûte de battance asséchée qui empêcherait la levée.
« Aujourd’hui, on localise l’azote, on localise tout. Pourquoi ne pas localiser l’eau aussi ? » © Thierry Cavenne
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